A tous les paysans, paysannes, agriculteurs, agricultrices et naturalistes ! Des rencontres professionnelles s’organisent.
Vous connaissez évidemment le projet Réensauvager la ferme qui a lieu depuis 2 ans sur la ferme du Grand Laval et où des naturalistes de tous bords inventorient les espèces vivant sur l’exploitation.
Cette année, comme l’an dernier, on propose aux paysans et paysannes de rencontrer les naturalistes (et vice versa), d’ouvrir ces 2 mondes qui se côtoient rarement.
Ça aura lieu le 24/25 juin à Montélier dans la Drôme. En présence de Paysans de nature et des Fermes paysannes et sauvages, mais aussi de Emmanuelle Porcher (MNHN), Baptiste Morizot (philosophe du vivant) et Christophe Bonneuil (historien au CNRS, et qui a cooécrit le livre de l’Atelier paysan « reprendre la terre aux machines).
Vous pourrez aller crapahuter dans les herbes et les arbres avec des naturalistes à la recherche de papillons de nuit, champignons, bousiers, limaces, messicoles etc.
Plus d’infos : maximezucca@gmail.com Inscription obligatoire : https://vu.fr/IoqA
N’hésitez pas à faire tourner aux paysan•nes, agri en tous genres et naturalistes.
Pour avoir du calibre lorsque les pêches sont très nombreuses, on les « éclaircit ». Ça veut dire qu’on en retire, qu’on en fait tomber, pour ne laisser que des pêches distribuées de façon homogène et régulière le long des branches afin que la sève y parvienne et les fasse grossir.
Les pêches disqualifiées ont été goulûment dévorées par les brebis.
Dimitri et Laure ont connecté deux mares grâce à une baissière. Ils réfléchissent à des ouvrages un peu « Low-Tech » pour diffuser l’eau sur leur terrain, comme suggéré par Baptiste Morizot. Brice Le Maire d’Agrinichoirs est venu pour placer plus de nichoirs, notamment à chauve-souris et chouette chevêche. Enfin, un stagiaire de la MFR de Mondy réalise des suivis de biodiversité en lien avec la LPO et les aide pour la conception d’un sentier pédagogique.
Émile a placé son piège photo devant la mare. Il a pu observer : renards, hirondelles, colverts et étourneaux… jusqu’à ce que les plantes poussent devant l’objectif de la caméra !
La LPO, en la personne de Calvin, est venue aussi sur sa ferme : tous les nichoirs sont occupés principalement par des mésanges et rougequeues. Calvin a observé également plusieurs couleuvres. Belle présence d’hirondelles également sur la ferme qui chassent même autour du tracteur.
Émile doit mettre des poteaux pour marquer les vannes de son système d’irrigation et il en profitera pour en faire des perchoirs à rapace et y placer des nichoirs. Une hauteur de 2 mètres suffit pour placer par exemple des gîtes à chauve-souris.
Guillaume et Juliette ont notamment des moineaux et des rougequeues qui occupent les nichoirs. Ils peuvent admirer les aller-retours pour manger les chenilles au cœur des plantations de légumes. Ils vont placer des perchoirs à rapace. Enfin Calvin de la LPO est venu faire un premier inventaire Biodiversité.
Christophe a installé une centaine de nichoirs. Il a réalisé des bassins au niveau des reseaux d’irrigation qui servent d’abreuvoirs à la vie sauvage. Et cela fonctionne, avec la présence notamment de chevreuils, de renards, de lièvres, de faisans et de perdrix… Il a effectué des mesures du terrain pour la future plantation de haies. Il fait aussi beaucoup de pédagogie avec le personnel de Cocagne : ne pas tuer les insectes que l’on ne connait pas dans les parcelles, ne pas avoir peur des serpents…
Marianne et Alain ont pu assister en direct à l’envol d’une couvée mésanges. Calvin de la LPO (toujours lui !) est également passé sur la ferme faire un inventaire de la Biodiversité. Il a notamment aperçu de jeunes couleuvres sous les plaques à serpents.
Outre de nombreuses mésanges qui nichent sur la ferme, Jonathan a repéré un circaète Jean Leblanc et un grand-duc qui niche dans la forêt. Dans les projets, les mares sont en bonne voie.
Les fermes paysannes et sauvages se sont une nouvelle fois retrouvées pour rendre visite à Vincent Delagne, maraîcher à Mercurol. En plus de faire pousser des légumes, il élève quelques poules pondeuses. Il a également quelques vignes et un petit verger.
La balade fut l’occasion de découvrir un lieu déjà riche en biodiversité qui abrite même une véritable zone humide… à préserver !
Nichoir à petit duc, triton palmé, ophrys bécasse, aselles et des gammares, ânes et brebis ont fait le bonheur de notre petite troupes de naturalistes, paysannes et paysans sauvages.
Cette semaine, une étude internationale coordonnée par Stanislas Rigal et Vincent Devictor, chercheurs à l’institut des sciences et de l’évolution de Montpellier, a compilé les données relatives à l’évolution des populations d’oiseaux à l’échelle européenne, et, élément nouveau, a cherché à établir des causalités directes.
Les résultats sont sans appel : l’agriculture intensive est la première cause de déclin des oiseaux, notamment du fait de l’usage des pesticides et des fertilisants, et des modifications du paysage conséquentes. Et les oiseaux des milieux agricoles ont décliné de 56% depuis 1980, soit beaucoup plus que les oiseaux habitants d’autres milieux. C’est également plus que les espèces des milieux froids, pourtant touchées de plein fouet par le changement climatique, et plus que les effets liés à la destruction des habitats par l’urbanisation (pourtant également élevés, rapporte l’étude). C’est dire. En France, le déclin des oiseaux agricoles se mesure depuis moins longtemps : c’est probablement la raison pour laquelle il n’est « que » de 30% environ (en 20 ans). Le gros de l’effondrement a eu lieu lors des remembrements agricoles et des débuts de l’agro-industrie.
Si l’on veut continuer à entendre le chant des alouettes, les gazouillis des linottes et se réjouir du retour des hirondelles, les pratiques doivent évoluer d’urgence. Cela passe par l’agriculture biologique, et plus encore : des systèmes pensés pour être à la fois productifs et hospitaliers pour le vivant. De plus en plus de paysan-nes s’y essaient. Des réseaux s’organisent, comme ici dans la Drôme, celui de fermes paysannes et sauvages.
Et les résultats sont là. Sur la ferme du Grand Laval, Sébastien Blache avait recensé l’ensemble des couples nicheurs de tous les oiseaux sur les 17 ha historiques de la ferme, lorsqu’il l’a reprise en 2006 (recensement reproduit en 2007). En 2022, nous avons réitéré le même recensement, et il est en cours en 2023.
Les résultats sont parlants et encourageants. Si le nombre d’espèces présentes sur cet espace a augmenté entre les deux périodes, passant de 31 en 2006 et 36 en 2007 à 43 en 2022, c’est surtout l’abondance globale qui a augmenté : de 66 couples nicheurs toutes espèces confondues en 2006 et 2007, nous sommes passés à 145 couples en 2022, sur la même surface ! Les espèces qui ont été les plus favorisées sont celles qui sont liées aux haies et aux ripisylves. Le Rossignol philomèle est ainsi passé de 5-6 couples à 14 couples. La Fauvette à tête noire de 6 à 16 couples. La Fauvette grisette de 0 à 3 couples, l’Hypolais polyglotte d’1 à 4 couples, la Tourterelle des bois et le Tarier pâtre de 0 à 2 couples. Les espèces favorisées par les nichoirs ont également profité des aménagements : les populations de mésanges et de moineaux se sont démultipliées.
Le déclin des oiseaux des plaines agricoles est de -60% en Europe en 40 ans ; les populations d’oiseaux du Grand Laval ont augmenté de 100% en 17 ans. Difficile de ne pas y voir l’une des routes vers la solution.
Une lecture intéressante qu’on a envie de partager : « l’écologie profonde » de la Chabeuilloise Mathilde Ramadier, aux éditions « Que sais-je? ». L’autrice détaille longuement la théorie du philosophe norvégien Arne Naess, théorie de l’écologie profonde (que l’on oppose à l’écologie superficielle qui prétend qu’on va pouvoir tout résoudre avec la technologie, comme les voitures électriques par exemple).
Elle revient d’abord sur l’historique de l’écologie, enchaîne avec l’histoire de la protection de l’environnement et continue avec le retour à la nature, Virginie Maris, la collapsologie, Baptiste Morizot, les nouvelles formes de gouvernance, l’optimisme et plein d’autres choses passionnantes. C’est très synthétique et facile à lire. 😊
Et la prochaine visite aura lieu chez Sylvain Thevenet à la ferme Saint Maurice dans le diois, au cœur des vignes, avec vue directe sur les trois Becs. Pensez à vous inscrire : saintmaurice@sylvainthevenet.fr
On le savait mais maintenant c’est prouvé. Une étude scientifique a été publiée lundi et qui met directement en cause l’agriculture intensive et l’usage des pesticides !
Ce week-end, les fermes paysannes et sauvages se sont retrouvées sur la Foire gourmande de Croquons Nature à Saint-Marcel-Lès-Valence. Un magnifique stand, oeuvre de tous, et brillamment orchestré par Juliette Petit de la ferme des Pierrettes, proposait quelques produits de nos fermes à la vente et surtout a été un lieu de partage et d’échange avec le public sur nos pratiques et notre philosophie.
Baptiste Morizot anima la traditionnelle causerie, dont le thème cette année était « paysannerie et vie sauvage ». Il est revenu sur ce que sont la paysannerie, et la vie sauvage pour lui, philosophe naturaliste, et pour nous, paysans et naturalistes. Alain, Laure, Elsa et Juliette ont répondu aux interpellations de Baptiste en partageant leur vécu de paysan-ne-s, leur point de vue et leur expérience de l’asso.
Marina Lavoisine, de la Clef des Sables, en a profité pour étrenner la nouvelle carte de notre petit réseau grandissant.
Plus de 120 personnes ont fait le déplacement pour écouter les oiseaux sur la ferme. Le soleil était même au rendez-vous. Florian et Calvin de la LPO et Gaëlle, naturaliste, ont accompagné les curieux à la découverte des mésanges, des bruants Zizi, des serins cini, des hypolaïs, des fauvettes, des milans noirs… une chouette chevêche également pointé son bec, ainsi qu’une petite couleuvre verte et jaune. Après l’enchantement des oreilles, les boissons offertes par Croquons Nature et les crêpes bio avec les bonnes confitures de la ferme ont permis de satisfaire les papilles des visiteurs !