Nathanaël Coste (réalisateur du documentaire « en quête de sens » 2015) lance son prochain documentaire qui nous parlera des solutions mises en place par des agriculteurs et agricultrices face aux défis du changement climatique. On y entendra probablement Sébastien! Voire l’association des fermes paysannes et sauvages!
Juliette et Guillaume ont passé le broyeur la semaine dernière et ont décompacté les sols pour commencer à planter les 855 arbres de leurs haies! Juliette en profite pour apprendre à connaitre les arbres. Autrement, ils continuent à former des tas de pierres, puisqu’ils disposent de pierres en très grand nombre.
Les pratiques de non travail du sol de Laure et Dimitri les ont aidé à passer cet été difficile, cet aspect de leur travail est très satisfaisant et rassurant. Et lorsqu’il pleut, ils sont heureux de voir que les sols ne sont plus lessivés. Ils ont eu aussi planté des haies avec l’ADAF.
Lydvine a elle aussi profité du plan de relance pour planter 150 arbustes autour de sa parcelle de fleurs à couper. Avec Sébastien ils ont creusé une mare et la LPO les a accompagné pour placer des nichoirs un peu partout. La chouette chevêche niche chez eux, mais pas dans son nichoir. Ils n’ont encore trouvé où elle se cache. Ils ont aussi repéré un hérisson!
Les salamandres sont revenue. Voilà 10 ans que Sylvain ne les avait pas vues. Il a observé au moins 30 larves. Autrement les haies et les arbres fruitiers ont tenu malgré l’été rude. Sylvain s’en réjouit.
Il y a des tas de tout qui font revenir de tout, des lapins notamment. En janvier Prêle et Olivier plantent 300 m de haie et ils travaillent de plus en plus sans thermique, la faucille plutôt que la débroussailleuse. C’est pratique parce que ça va moins vite, on a donc moins l’occasion de faire propre! Ils ont observé un torcol dans l’un de leurs nichoirs.
Marianne et Alain ont élevé des couleuvres vertes et jaunes grâce à leur bâche d’ensilage qu’ils posent pour préparer leurs sols (ils pratiquent le MSV, on laisse celles et ceux qui ne connaissent pas s’informer sur cette pratique ). Ils ont installé une mini mare et sont enchantés de voir qu’elle accueille déjà des libellules, après avoir accueilli un wwoofeur.
Le prés est à l’abandon parce que Vincent et Marina n’ont pas eu le temps de s’en occuper. Maintenant ils se disent qu’ils souhaitent conserver ce milieu parce que la vie y est très abondante.La LPO vient cet hiver construire des nichoirs et des mares. Ils sont ravis et très motivés.
Jonathan et son collectif ont été très actifs. Ils ont réhabilité la clôture et en ont profité pour faire des tas de broussailles. Ils ont fait un inventaire de chauves-souris avec la LPO au SM4 et à la capture. Résultats, ils ont au moins 5 espèces et attendent les résultats finaux. Cinquante rhinolophes nichent dans un des bâtiments.
Ils ont planté 400 arbres et arbustes fruitiers en agroforesterie. Certains arbres sont des fixateurs d’azote, d’autres sont fourragers, d’autres favoriseront la faune sauvage. Et dernièrement ils ouvrent quelques parcelles pour les chèvres.
Et si on changeait notre agriculture plutôt que de multiplier les méga bassines?
Voici quelques explications sur ce que sont et comment fonctionnent réellement les MEGA BASSINES: « Une méga-bassine s’étend en moyenne sur une superficie de huit hectares… soit l’équivalent d’une dizaine de terrains de football ! Les plus grandes vont jusqu’à s’étaler sur 18 hectares. On est bien loin de la mare au canards ou des petites retenues collinaires. »
« Les méga-bassines ne sont pas simplement alimentées par les eaux de pluie. Elles nécessitent des opérations de pompage, que ce soit des nappes phréatiques ou des cours d’eau. Ces pompages ont beau avoir lieu en hiver, ils accentuent la pression sur les ressources en eau, alors que les nappes phréatiques peinent à se reconstituer. »
« Par ailleurs, les méga-bassines ont un impact sur le milieu naturel et la biodiversité. En stockant une eau qui se serait infiltrée dans les sols ou aurait ruisselé dans les cours d’eau, elles privent les écosystèmes environnants d’une ressource vitale, qui permet notamment aux zones humides et aux sols de se reconstituer pendant la période hivernale. Elles transforment également une ressource courante et vivante en eau stagnante, qui s’évapore et se dégrade. »
Demain lors de l’ouverture du magasin à la ferme et tous les samedis de décembre
Eric
Artisan Aiguiseur Rémouleur Diplômé tiendra son stand à votre disposition pour affûter les lames de vos couteaux, sécateurs, ou même vos piolets et crampons d’alpinisme !
Attention nous avons affaire à un expert qui n’hésitera pas à partager avec vous sa passion et ses précieux conseils…
Juliette et moi (Elsa) nous rendrons à la projection de ce documentaire à Chabeuil mardi soir (après l’AG du Civam!) parce que nous nous confrontons tous les jours à ces questions de genre, du travail des femmes dans les exploitations agricoles, du partage des tâches (dans les deux sens), de la reconnaissance.
🎬 Rendez vous en Drôme les 21, 22 et 23 novembre avec l’équipe du film Croquantes
– le 22 novembre à Chabeuil à 20h30, organisé par le CIVAM 26, Culture ciné Chabeuil et la FOL 26-07
– le 23 novembre à Dieulefit à 20h, organisé par le CIVAM 26, l’ADEAR 26, la Confédération Paysanne 26 et la mairie de Dieulefit
– le 21 novembre à Taulignan à 18h30, organisé par la chambre d’agriculture et MSA.
une VISITE de ferme et une CHARTE enfin finalisée!
Dimanche dernier bon nombre des paysans et paysannes de l’association se sont retrouvés à Die pour découvrir ensemble la ferme de l’Oadie qui dirigent d’une main de maître Valérie du Retail et Julie Berger dans un paysage de carte postale. Valérie élève et reproduit des poules pondeuses, des chevaux Shagyas et croisés. Elle a aussi fait pousser une véritable forêt fruitière au pied des montagnes. Julie quant à elle produit du raisin de table (25 variétés anciennes et modernes) et est en train d’installer un petit verger. Nous avons eu le plaisir de pouvoir observer des vautours en grand nombre.
D’un point de vue écologique, il s’agit d’une petite zone (2,5ha) au milieu d’habitats non cultivés. L’enjeu est donc de s’assurer de la perméabilité entre les massifs forestiers par le biais du ruisseau temporaire et des haies et surtout que ces corridors ne soient pas dégradés.
N’hésitez pas si vous avez des questions ou si vous souhaitez recevoir les nouvelles de l’association directement dans votre boite mail : fermespaysannesetsauvages@gmail.com
Mais ici, il n’est pas question de chanterelles ou de cèpes. Ce que sont venus explorer les mycologues Bernard Rivoire et Hélène Dumesny sur la ferme, ce sont les champignons saprophytes, les décomposeurs de bois. Le bois mort au sol, les vieilles planches, les abords de la maison… Cette première visite d’une demi-journée a permis a découverte de 40 espèces saprotrophes, ce qui, d’après les mycologues, est prometteur ! L’espèce illustrée ici, Clitoplius hobsonii, est un basidiomycète présent sur le bois de feuillu mort ou vivant, dont le chapeau atteint 1,5 cm. Il faut une vérification au microscope pour déterminer l’espèce.
La diversité de ces champignons saprophytes constitue, d’après les deux spécialistes, la preuve d’une renaturation en cours avec de la matière organique morte nourricière. Cette matière organique morte constitue d’ailleurs certainement l’une des principales explications à une découverte récente faite par la doctorante Maryline Darmaun en étudiant les sols de la ferme : le rapport Carbone/Azote y est plus de deux fois plus élevé que sur des terres agricoles classiques. Nos sols sont riches et vivants, et le tas de bois mort disposés un peu partout y sont probablement pour quelque chose !
Les mycologues ont fait une découverte intéressante sous de vieilles planches à proximité du verger : un champignon du genre Sistotrema y était présent, et ils l’ont identifié comme l’espèce décrite sur la base d’un unique exemplaire précédemment connu dans le Var par Bernard Duhem, hélas décédé trop jeune, qu’il avait provisoirement nommé Sistotrema tomentelloideum. Cette deuxième mention de l’espèce, vraisemblablement très rare, permettra probablement à nos amis mycologues de publier officiellement la description de cette nouvelle espèce pour la science et de poursuivre le travail de leur collègue.
Après les kakis, c’est au tour des poires Chapelan, les poires à cuire. C’est le tout dernier fruit de cette longue saison de récoltes qui a débuté avec la rhubarbe au mois d’avril. La promesse d’un peu de repos pointe enfin son nez à l’horizon
Dans le modèle d’agriculture actuel, on est ultra interventionnistes. Lorsqu’on dispose d’un « outil de production », comme un verger de pommiers par exemple, immanquablement, on a des contraintes, un insecte ravageur qui pond dans la pomme par exemple. Dans ce modèle, on cherche à réduire au minimum le niveau de pommes piquées (< 3%).
Pour y parvenir, souvent on applique un insecticide. C’est la méthode classique, la moins onéreuse. Les phytosanitaires sont très bon marché versus des méthodes plus alternatives. Cet insecticide est aussi généralement nocif pour la santé de ceux qui mangent la pomme et de ceux qui appliquent le produit, pour la nappe phréatique, pour les voisins du verger et tous les habitants non humains du milieu. De fait, cet insecticide détruit généralement les autres insectes présents sur la parcelle et qui eux ne posent aucun problème sur les pommes.
Une autre méthode consiste à empêcher l’insecte d’arriver jusqu’au pommier en mettant un filet pare-insectes (très onéreux cette fois-ci), filet qui va aussi limiter les oiseaux et chauves-souris mangeurs d’insectes de venir près des pommiers, qui va faire stagner les nappes de brouillard givrant, qui va stopper les insectes pollinisateurs, bref, qui va vider le milieu de vie, simplifier le milieu et apporter d’autres problèmes.
Dans les deux cas, on cherche une efficacité totale. Deux questions se posent alors : est-il nécessaire de supprimer quasi totalement l’insecte et de contrôler tous les paramètres liés à la production agricole ? Et doit-on simplifier le milieu à l’extrême ?
Sur la ferme, on applique une autre stratégie. A l’inverse du modèle dominant, on mise sur tout le monde ! On veut qu’il y ait un petit peu de tout le monde. On multiplie les habitats pour multiplier la diversité de espèces. Seule une infime partie de l’ensemble des vivants peuvent poser des problèmes dans nos cultures. Ainsi si l’espace est saturé d’espèces en tout genre, lorsque le ravageur débarque (et il débarquera puisqu’ils sont intrinsèques à nos milieux agricole), il ne peut pas se multiplier à l’infini, occuper tout l’espace et ruiner la récolte.
Globalement, on ne cherche pas à contrôler tous les paramètres de notre système agricole, tant de choses nous échappent de toutes façons. On fait simplement confiance au vivant, tout en ayant une bonne connaissance des cycles et de la biologie des ravageurs.